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Concours DGEMC et Cour d'assises

Par admin albert-thomas, publié le dimanche 28 avril 2024 19:05 - Mis à jour le mercredi 1 mai 2024 09:43
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Droit et Grands Enjeux du Monde Contemporain
Concours de DGEMC

     Le 3 avril 2024, un événement marquant s'est déroulé à Saint-Priest, où deux étudiants d'Albert Thomas, Youcef Madjene et Sabrina Millet, ont pris part au prestigieux concours annuel de DGEMC. Leur participation ne se limitait pas à une simple présence ; ils ont été immergés dans une collaboration inter-lycées, travaillant main dans la main avec des camarades venant d'horizons divers, sur une problématique juridique spécialement élaborée par leur professeur de DGEMC, Mme Liska. Mais leur tâche ne s'arrêtait pas là : ils devaient également se préparer à plaider. Cette année, le thème imposé était des plus actuels : les enjeux environnementaux.

     Pour incarner au mieux cette thématique, les étudiants ont dû présenter leurs propres dossiers, minutieusement préparés en amont, devant un jury attentif. Youcef Madjene s'est penché sur les réfugiés climatiques, tandis que Sabrina Millet a plaidé sur l’affaire des paillotes corses et la protection du littoral. Leur engagement et leur détermination ont été exemplaires, démontrant une compréhension profonde des enjeux sociétaux contemporains et une capacité à les défendre avec conviction.

     Cet engagement a été couronné de succès, avec la distinction de Sabrina Millet qui s'est vue décerner un prix. Cependant, cela ne diminue en rien les efforts et le mérite de Youcef Madjene, qui a également fait preuve d'un engagement exemplaire tout au long de cette compétition exigeante.

     Ainsi, ces deux étudiants méritent non seulement nos félicitations, mais aussi notre admiration pour avoir relevé avec brio ce défi intellectuel et argumentatif. Leur expérience ne se limite pas à la reconnaissance de leurs compétences individuelles, mais symbolise également la force du travail d'équipe et de la collaboration interdisciplinaire. Ci-dessous, découvrez leurs impressions sur cette expérience unique, ainsi qu'une photo les mettant en avant dans leurs tenues d'avocats, témoignant de leur participation mémorable à cet événement.

     Youcef Madjene : "L'expérience m'a vraiment captivé au niveau émotionnel. La dynamique de travail avec des individus que je ne connaissais pas, autour d'un sujet qui suscite l'intérêt, a favorisé une formidable cohésion au sein du groupe. C'était une opportunité unique de collaborer avec des perspectives variées, ce qui a enrichi nos échanges et renforcé notre capacité à travailler ensemble. De plus, le débat a été un moment précieux où chacun a pu s'exprimer sans aucune crainte de jugement ou de moquerie. Cette liberté d'expression a été essentielle pour développer notre confiance à prendre la parole en public et notre capacité à défendre nos idées de manière convaincante. En somme, cette expérience a été une véritable leçon d'ouverture d'esprit et de développement personnel.”

     Sabrina Millet : “Travailler sur la plaidoirie a été une expérience enrichissante à bien des égards. Affiner mes compétences argumentatives a été un véritable plaisir, surtout lorsqu'il s'agissait de prendre la parole devant un jury attentif, posant des questions pertinentes qui m'ont souvent poussé à explorer les recoins de ma pensée à la recherche de réponses. En particulier, présenter mon dossier individuellement, celui que Léane Combe m'a confié, a représenté un défi de taille, me poussant à me dépasser et à aller de l'avant. Je suis profondément reconnaissante d'avoir eu l'opportunité de participer à ce défi, qui m'a permis de progresser et de me tester à bien des égards.”

Sabrina Millet - DGEMC

 

La classe de DGEMC du lycée Albert Thomas à la Cour d’assises de Saint-Etienne

La classe de l’option DGEMC (Droit et Grands Enjeux du Monde Contemporain) du lycée Albert Thomas a assisté à un procès à la cour d’assises de Saint-Etienne afin de découvrir en direct le déroulement d’un procès traitant d’une tentative de meurtre.

C’est dans la nuit du 10 mars 2017 que Thomas Areg subit l’attaque au couteau de Fabrice Excoffon, fortement alcoolisé (l’enquête a estimé sa consommation à à peu près 5 litres de bière), à l'extérieur du bar le Thunderbird à Saint-Etienne. Poignardé au cou, la victime fut transportée rapidement au CHU de Saint-Etienne où il fit un arrêt cardio-respiratoire et fut sauvée miraculeusement par un interne qui a pratiqué sur lui une trachéotomie d’urgence.  Cependant Thomas Areg ne s’en sortira pas indemne puisqu’il restera infirme à vie et devra supporter un lourd traitement qui a aggravé son infirmité.

C’est seulement 7 ans plus tard que justice sera rendue mettant fin à l’attente de la famille de la victime mais aussi à celle de l’accusé.

Pendant 3 jours, nous, élèves de terminale de l’option DGEMC du lycée Albert Thomas, avons observé le déroulement de ce procès. Entre témoignages poignants et captivants, expertises médicales et psychologiques et observation de preuves, nous nous sommes intéressés et avons découvert des vocations dans le cadre de la justice. L’observation d’une procédure en direct nous a permis de comprendre réellement le fonctionnement d’un procès en cour d'assises, cassant par ailleurs certains de nos préjugés donnés par les séries ou films policiers en comprenant le rôle et l’importance de chacune des parties dans un procès. Au cœur des débats, nous avons pu également comprendre la difficulté de rendre un jugement juste et impartial.

Notre expérience a été enrichie par l’intervention de l'avocat général, M.Guillaumin, qui a pris généreusement de son temps pour répondre à nos questions et nous expliquer son rôle avec plus de précision. Ceci fut un moment convivial et instructif pour nous tous qui nous questionnons actuellement sur notre avenir professionnel.

Le suspens a pris fin le jeudi 14 mars 2024, où M.Excoffon fut jugé coupable de tentative de meurtre et le jury l’a condamné à une peine de réclusion criminelle de 12 ans. Il pourra espérer sortir quand il aura purgé au minimum la moitié de sa peine. La justice a pris cette décision puisque F. Excoffon a montré durant le procès un grand potentiel de réinsertion. Nous avons eu la surprise et pour certains de la colère, face à cette peine puisque nous avons estimé d’un point de vue moral que le coupable n’avait pas été condamné assez longtemps au vu du handicap enduré, et ce à vie, par M. Areg.

M. Merle, ancien procureur de la République de Saint-Etienne, aujourd’hui à la retraite, à l’origine de cette belle expérience, viendra le 15 mai prochain au lycée afin de voir nos impressions et de débriefer sur ce que nous avons vu pendant ces trois jours.

Manon Souchet - DGEMC